Le site américain GamesIndustry a pu s'entretenir avec Warren Spector pour recueillir les impressions du créateur d'Epic Mickey (et de Deus Ex aussi) sur le salon E3 qui s'est déroulé la semaine dernière à Los Angeles. Pour lui, il ne fait aucun doute que le jeu vidéo glisse vers un terrain dangereux en glorifiant l'ultraviolence à tout va.
«L'ultraviolence doit s'arrêter. Nous devons arrêter d'aimer ça. Je ne crois absolument pas aux discours sur les effets qu'elle peut engendrer, mais je crois que nous sommes en train de "fétichiser" la violence, et dans certains cas, de l'associer avec une approche adolescente de la sexualité. Je pense simplement que c'est de mauvais goût. Ultimement, cela nous causera des problèmes.»
C'est vrai que le cru 2012 de jeux présentés à l'E3 fut particulièrement violent. Cela dit, la violence a toujours été à l'ordre du jour dans les jeux vidéo, c'est d'ailleurs le niveau de violence atteint par les jeux Eidos qui décidait Warren Spector à quitter l'éditeur en 2004.
«Je pensais que c'était mauvais à l'époque, et maintenant je pense que c'est encore pire. Nous sommes allés trop loin.»
Pour le créateur, il semble primordial de modifier l'approche face à la violence. La violence ne doit pas être idéalisée mais au contraire être perçue pour ce qu'elle est réellement.
«Vous savez, Deus Ex avait ses passages violents, mais ils étaient conçus - qu'on ait réussi ou pas, ce n'est pas à moi de le dire - pour vous rendre inconfortable et je ne vois pas cela aujourd'hui. Je pense que l'on tente de séduire une sorte d'état d'esprit adolescent et on appelle cela "mature". Je suis simplement content de travailler pour une compagnie comme Disney où cela n'est non seulement pas encouragé, mais c'est aussi quelque chose que vous ne pouvez pas faire. Et cela me convient très bien.»
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Par lpd11, Rédacteur en chef de lpd11.free.fr |
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