La question de la violence dans les jeux vidéo est toujours plus ou moins présente lorsque l'on aborde un jeu estampillé Suda51. Le créateur de Killer 7, No More Heroes ou encore Lollipop Chainsaw accorde généralement une place prépondérante à l'hémoglobine dans ses diverses productions. Ce n'est pas le prochain jeu, Killer is Dead, qui nous fera mentir. Le site GamesIndustry a pu s'entretenir avec Suda51 et l'interroger sur le sujet. Pense qu'il va parfois trop loin ? Oui, peut-être, mais d'après ce qu'il dit, c'est voulu :
« Quand je créé des jeux, en terme de violence, je ne vais pas forcément vers une violence réaliste. Je tente clairement d'aller vers une violence hyper-réaliste qui est tellement poussée qu'elle en arrive à être presque comique. C'est un peu mon état d'esprit créatif au regard de la violence.
Je ne pense vraiment pas que jouer à des jeux violents conduit les gens à devenir violents. Par exemple, aux Etats-Unis, les films de zombies sont très violents, mais font aussi rire beaucoup de personnes. J'aime cette ironie – j'apprécie l'idée de pouvoir finalement rire de la violence, je trouve cela amusant. C'est ce que j'essaie de mettre dans mes jeux.»
Même s'il ne sera pas approuvé par tous, le discours se tient plus ou moins. Toutefois, l'éditeur GungHo (qui s'occupe de Killer is Dead) juge bon de renchérir par la voix de son président Kaziki Morishita :
« Cela fait partie du processus créatif, il y a une raison pour laquelle quelque chose doit être violent. Il y a toujours une raison. Ce n'est pas futile, et vous n'êtes pas en train de vendre la violence. C'est simplement que la violence fait par hasard partie de l'idée créative.»
Là, nous nous permettons respectueusement de ressortir une petite déclaration de Suda51 faite peu avant la sortie de No More Heroes sur Wii. En 2007, il déclarait à IGN faire son possible pour que No More Heroes soit aussi, si ce n'est plus violent que Manhunt 2. Avec le recul, on sait que la violence des deux jeux peut difficilement être comparée (difficile d'être plus glauque et malsain que la violence de Manhunt 2) mais peut-on réellement penser que le niveau de violence n'était alors pas placée en tant qu'argument marketing ? Avec une telle déclaration, peut-on réellement croire que la violence faisait alors "par hasard" partie du processus créatif ?
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Par lpd11, Rédacteur en chef de lpd11.free.fr |
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